L’ONU prévient que l’humanité doit cesser de considérer la nature comme une source de profit à court terme et se rattacher aux « valeurs » qui lient son bien-être à celui de la planète.
Les deux documents seront à l’ordre du jour de la réunion COP15 sur la biodiversité qui se tiendra en décembre à Montréal, et qui devrait établir un cadre pour la protection de la nature et de ses ressources à l’échelle mondiale d’ici 2050, rapporte Agerpres.
L’homme, principale cause de la crise de l’environnement naturel
Pour le rapport publié samedi, 80 experts ont examiné, sur une période de quatre ans, plus de 13 000 études scientifiques sur la destruction des écosystèmes, les raisons de cette destruction et les valeurs alternatives susceptibles de promouvoir la durabilité.
Les chercheurs ont conclu que l’homme est la principale cause de cette crise de l’environnement naturel, qui progresse en étroite relation avec le dérèglement climatique.
Depuis 1950, l’espérance de vie moyenne a doublé, tandis que le revenu par habitant a été multiplié par cinq.
Pourtant, « la nature est ce qui nous permet de vivre, en nous fournissant de la nourriture, des médicaments, des matières premières, de l’oxygène, en régulant le climat et bien d’autres choses encore », déclare Inger Andersen, directrice du programme des Nations unies pour l’environnement.
Mais la Terre a des contraintes physiques, et selon les scientifiques, au moins six des neuf « limites planétaires » – ces seuils que l’humanité ne doit pas franchir pour maintenir des conditions favorables à son propre développement – ont déjà été franchies.
Deux précédents rapports des Nations unies – sur le changement climatique et sur la biodiversité en 2019 – ont déjà conclu que seule une transformation profonde de nos modes de production, de distribution et de consommation peut renverser la situation.
Quatre catégories de valeurs humaines par rapport à la nature
Le rapport des Nations unies définit quatre grandes catégories de « valeurs » humaines par rapport à la nature, qui peuvent être résumées comme suit : vivre « de », « avec », « dans » et « comme » l’environnement.
Ainsi, les humains vivent « de » la nature s’ils exploitent ses ressources pour alimenter leur croissance et leurs moyens de subsistance.
Vivre « avec la nature » exige de la considérer indépendamment des besoins humains. L’objectif déclaré d’accorder le statut de zone protégée à 30 % de la surface de la planète entre notamment dans cette catégorie.
Les sociétés – en particulier les sociétés indigènes – vivant « dans » la nature, l’environnement fait partie de leur identité et de leur culture, une union poussée plus loin par celles qui vivent « comme » la nature.
Dans le même temps, si certains affirment que l’attribution d’une valeur monétaire aux ressources naturelles peut inciter les gouvernements, les entreprises et les consommateurs à en prendre soin, d’autres pensent que donner un prix à quelque chose d’inestimable ne peut avoir que l’effet inverse. Si certaines évaluations en termes monétaires sont possibles – par exemple, la valeur de la forêt comme moyen de compenser les émissions de carbone – d’autres évaluations, comme la détermination de sa valeur spirituelle pour ceux qui y vivent, sont impossibles.