L’accord de Minsk envisageait un statut politique spĂ©cial au sein de l’Ukraine pour les territoires tenus par les sĂ©paratistes. Cependant, le plan de paix en 12 points n’a jamais Ă©tĂ© pleinement mis en Ĺ“uvre et les combats ont continuĂ© pendant des annĂ©es.
En avril 2014, les soldats ukrainiens ont commencé à combattre les séparatistes soutenus par la Russie dans la région orientale du Donbass, et cinq mois plus tard, un accord de cessez-le-feu a été signé dans la capitale biélorusse, Minsk.
Le cessez-le-feu initial de septembre 2014 n’a pas Ă©tĂ© respectĂ©, et les combats ont repris dĂ©but 2015. Les troupes ukrainiennes ont cĂ©dĂ© des territoires supplĂ©mentaires autour du centre de transport de Debaltve.
L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel et l’ancien prĂ©sident français François Hollande ont servi d’intermĂ©diaires dans les nĂ©gociations entre le prĂ©sident russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien de l’Ă©poque, Petro Porochenko :
Le plan de Minsk est passé de 12 à 13 points et serait devenu plus concret.
Depuis lors, la Russie a affirmĂ© qu’elle n’a pratiquement jamais Ă©tĂ© partie Ă l’accord et qu’elle n’a jouĂ© qu’un rĂ´le de mĂ©diateur, comme les Français et les Allemands. L’insistance de Moscou sur le fait qu’il n’est pas partie au conflit dans le Donbass et qu’il ne se sent donc pas liĂ© par les dispositions de l’accord de Minsk a compliquĂ© les efforts visant Ă mettre en Ĺ“uvre ses termes.
ConformĂ©ment au plan de paix, plusieurs Ă©changes de prisonniers ont eu lieu, impliquant des centaines de personnes capturĂ©es lors des combats. Cependant, des observateurs de l’Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE) ont constatĂ© chaque jour des violations de l’accord.
Par exemple, le retrait des armes lourdes de la ligne de front n’a jamais Ă©tĂ© totalement rĂ©alisĂ©. En outre, les deux parties utilisent des drones de reconnaissance malgrĂ© une interdiction de vol.
De plus, contrairement Ă l’accord, le rĂ©tablissement complet des relations socio-Ă©conomiques, y compris le paiement des pensions, n’a pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Depuis 2017, les territoires sĂ©paratistes sont soumis Ă un blocus Ă©conomique complet par Kiev, Ă l’exception de l’aide humanitaire.
L’autonomie envisagĂ©e par le plan pour les zones contrĂ´lĂ©es par les sĂ©paratistes dans l’est de l’Ukraine n’a jamais Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e et n’a pas Ă©tĂ© incluse dans la Constitution ukrainienne comme prĂ©vu initialement.
Kiev a insistĂ© sur le fait qu’avant de pouvoir organiser des Ă©lections dans le Donbass, il devait reprendre le contrĂ´le de la section de 400 kilomètres de la frontière avec la Russie qui avait Ă©tĂ© perdue par les sĂ©paratistes, note dpa, comme le rapporte agerpres.ro.
Cependant, le plan de paix prĂ©voyait en fait d’abord la tenue d’Ă©lections, puis un retour progressif du contrĂ´le sur la section frontalière en question.
Une autre condition posée par Kiev pour la tenue des élections était le retrait complet de tous les combattants étrangers soutenant les séparatistes et le désarmement des insurgés.
Des accords plus ambitieux que le plan de paix de 2015 ont été négociés à Paris en décembre 2019. Par exemple, il a été décidé de poursuivre le désengagement militaire progressif le long de la ligne de front.
Cependant, cela ne s’est produit que très lentement ou pas du tout. Les deux parties se sont mutuellement accusĂ©es de ne pas avoir ouvert deux nouveaux points de passage entre le territoire contrĂ´lĂ© par le gouvernement et la rĂ©gion sĂ©paratiste.
Avec tous ces obstacles, avant mĂŞme que la Russie ne reconnaisse l’indĂ©pendance des rĂ©gions sĂ©paratistes, de nombreux observateurs voyaient des chances minimes pour la mise en Ĺ“uvre du plan de paix, conclut DPA.