Les manifestants qui se sont rassemblés dans plusieurs villes polonaises dimanche ont demandé au président de la Pologne d’opposer son veto à une loi sur les médias qui, selon eux et d’autres critiques, vise à limiter la liberté de la presse dans le plus grand État membre de l’Union européenne, rapporte Reuters.
Le projet de loi, qui n’a pas encore été promulgué par le président Andrzej Duda, a détérioré les relations entre la Pologne, membre de l’OTAN, et les États-Unis.
Le projet a également alimenté des craintes plus larges d’atteintes à la liberté des médias, qui se multiplient depuis que la compagnie pétrolière d’État PKN Orlen a annoncé l’année dernière qu’elle rachetait un éditeur de journaux régionaux allemand.
« En ce moment, nous parlons de TVN, mais il ne s’agit pas seulement de TVN. Il s’agit de l’avenir de la liberté d’expression en Pologne, de l’avenir de notre démocratie », a déclaré le sénateur Bogdan Klich, membre du principal parti d’opposition, la Plate-forme civique, devant une foule à Cracovie.
Selon la police, environ 800 personnes ont pris part à la manifestation dans le sud de la ville. Les organisateurs ont estimé le nombre de participants entre 5 000 et 8 000.
Les images diffusées sur le compte Twitter de M. Klich montrent des manifestants portant des pancartes avec des slogans tels que « Personnes libres, médias libres » et « Pologne pour tous ».
À 15 h 50 (17 h 50 GMT), une pétition de soutien à TVN24 avait recueilli plus de 800 000 signatures, a indiqué la chaîne.
Des manifestations plus modestes ont eu lieu dans plusieurs autres villes, avec des taux de participation plus élevés, notamment une manifestation devant le palais présidentiel à Varsovie, prévue à 18h00 GMT.
Le parti au pouvoir, le parti Droit et Justice (PiS), affirme depuis longtemps que les groupes de médias étrangers ont trop de pouvoir dans le pays et faussent le débat public.
Selon les critiques, la répression des groupes de médias étrangers s’inscrit dans le cadre d’un programme de plus en plus autoritaire qui a mis Varsovie en porte-à-faux avec Bruxelles sur les droits des LGBT et les réformes judiciaires.