L’agence de notation financière Moody’s a estimé que la Russie a fait défaut sur sa dette extérieure lundi soir pour la première fois depuis un siècle, rapporte l’AFP.
La Russie a également été confrontée à un défaut de paiement en 1998, mais ce défaut n’a alors concerné que la dette intérieure.
« Le 27 juin, les détenteurs d’obligations souveraines russes n’ont pas reçu le paiement des coupons de deux émissions d’euro-obligations d’une valeur de 100 millions de dollars à l’expiration du délai de grâce de 30 jours, ce qui, selon notre définition, constitue un cas de défaut », explique l’agence de notation financière dans un communiqué publié lundi soir, rapporte Agerpres.
La note de Moody’s ne signifie pas non plus un statut de défaut légal pour la Russie, car les agences de notation financière ne sont plus autorisées à attribuer des notes à la Russie après les sanctions internationales imposées au régime de Moscou en raison de l’invasion de l’Ukraine. Il appartient à un comité de créanciers, le Comité de détermination des produits dérivés de crédit (CDDC), d’évaluer si la Russie est en défaut ou non. Le CDDC n’a jusqu’à présent pas fait de commentaires sur la question.
Le ministère russe des finances affirme que les paiements, en devises étrangères, aux créanciers étrangers ont été effectués le 20 mai. Mais lundi, elle a admis que l’argent n’était pas encore parvenu aux créanciers parce que les banques intermédiaires avaient bloqué les paiements en raison des sanctions occidentales.
S’adressant aux journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie avait effectué des paiements sur les obligations arrivant à échéance en mai, mais que le fait que le paiement ait été bloqué par Euroclear en raison des sanctions occidentales imposées à Moscou « n’est pas notre problème ».
Le Kremlin n’a cessé de répéter qu’il n’y avait aucune raison pour que la Russie se mette en défaut de paiement, rejetant sur les sanctions internationales la responsabilité de son incapacité à rembourser les montants dus aux détenteurs d’obligations russes.
Bien qu’un défaut de paiement soit largement symbolique, étant donné que la Russie ne peut plus emprunter sur les marchés internationaux – et qu’elle n’en a pas besoin compte tenu des revenus importants générés par les exportations de pétrole et de gaz – la stigmatisation associée au défaut de paiement de la dette extérieure augmenterait les coûts d’emprunt à l’avenir.