La Commission européenne proposera mardi de débloquer près de 42 milliards d’euros d’argent public pour l’industrie des semi-conducteurs afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Asie dans ce secteur stratégique où sévit actuellement une crise d’approvisionnement, rapporte l’AFP.
Les analystes soulignent que l’Europe souffre actuellement d’une double dépendance à l’égard des semi-conducteurs. D’une part, il y a la dépendance vis-à-vis des États-Unis pour la conception des puces, comme c’est le cas pour des entreprises telles qu’Intel, Micron, Nvydia et AMD. Et d’autre part, une dépendance à l’égard de l’Asie, où se trouvent la plupart des opérations de fabrication de puces, notamment à Taïwan où opère le géant TSMC, mais aussi en Corée du Sud, grâce à des entreprises comme Samsung et SK Hynix, et de plus en plus en Chine.
L’Union européenne dépend de Taïwan pour plus de la moitié de ses besoins, a expliqué le commissaire Thierry Breton. Cela représente un risque économique majeur si un conflit militaire avec la Chine venait à éclater. « Si Taïwan n’était plus en mesure d’exporter, presque toutes les usines du monde fermeraient en trois semaines », a averti M. Breton.