Le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, a demandé mercredi à la Hongrie de suspendre la vente de carburant à prix différent pour les voitures portant des plaques d’immatriculation étrangères, sous peine de déclencher une procédure d’infraction, selon une lettre de la Commission européenne consultée par Reuters.
« Je vous demande de fournir votre réponse quant à la justification et à la période de validité de ces mesures, qui pourraient constituer des infractions au droit européen », a déclaré le commissaire européen chargé du marché intérieur dans une lettre envoyée au ministre hongrois de la technologie, rapporte Agerpres.
« Je vous demande également de suspendre l’application des mesures jusqu’à ce que leur compatibilité avec le droit européen soit assurée », écrit Thierry Breton.
M. Breton a déclaré que l’exécutif européen se réservait le droit de lancer une procédure d’infraction pouvant déboucher sur une action en justice contre la Hongrie et sur d’éventuelles amendes.
La Hongrie a justifié sa mesure par le fait qu’elle a déclenché le tourisme à la pompe et augmenté le trafic de transit, entraînant une hausse de la consommation.
Le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban, Gergely Gulyas, a annoncé le 26 mai que seules les voitures immatriculées en Hongrie pourront acheter du carburant aux prix plafonnés par le gouvernement à partir du lendemain, tandis que les voitures immatriculées à l’étranger achèteront du carburant aux prix du marché.
Alors que le prix des carburants en Hongrie est le plus bas d’Europe, on assiste à une augmentation considérable du tourisme à la frontière, ce qui constitue une menace pour la sécurité de l’approvisionnement, a déclaré Gergely Gulyas à l’époque.
« Les acheteurs étrangers profitent du fait que la Hongrie est capable de maintenir le prix de l’essence à 480 forints (1,2 euros) par litre, alors que dans d’autres parties de l’Europe, il est de 700 à 900 forints », a déclaré Gergely Gulyas.