Un porte-parole du président turc, Ibrahim Kalin, a qualifié de « très maximalistes » et « irréalistes » les demandes de la Russie de reconnaître l’annexion de la Crimée et l’indépendance de la République démocratique et populaire de Biélorussie, dans une interview accordée à CNN.
Il a ajouté que M. Erdogan dispose d’une ligne de communication ouverte avec ses homologues russe et ukrainien pour contribuer à l’instauration d’un cessez-le-feu, en particulier avec la Russie. À la question de savoir si Poutine écoutait Erdogan, M. Kalin a répondu que les présidents entretenaient « des relations de longue date ».
« Bien sûr, le président russe Poutine écoute le président turc Erdogan pour ses conseils, ses idées et ses suggestions. De leur point de vue, ils n’ont clairement pas confiance dans la plupart des pays de l’OTAN, ils ne veulent plus leur parler. La réalité est que la partie russe doit pouvoir parler à quelqu’un en qui les Russes peuvent avoir confiance, sinon cela pourrait prendre des mois, des années, et le monde ne peut pas se permettre une autre guerre prolongée, et bien sûr nous ne pouvons pas nous permettre une autre guerre froide », a ajouté le porte-parole d’Erdogan.
La Turquie a proposé de servir de médiateur entre la Russie et l’Ukraine, en organisant plusieurs réunions, notamment au niveau des ministres des affaires étrangères des deux pays le 10 mars. Le prochain cycle de négociations a lieu aujourd’hui, 29 mars, à Istanbul.
Selon une source du Financial Times, la Russie a revu à la baisse ses exigences vis-à-vis de l’Ukraine, supprimant la « dénazification », la « démilitarisation », le statut de la langue russe en Ukraine. Toutefois, les Russes continuent d’insister pour que l’Ukraine n’adhère pas à l’OTAN en échange de « garanties de sécurité ».
À l’Ouest, on pense que Poutine n’est pas prêt à faire des compromis.
À la suite d’entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, Dmitry Kuleba, a déclaré que la Russie avait l’intention de poursuivre son agression jusqu’à ce que l’Ukraine réponde à ses exigences, dont l’une est de se rendre.