Des scientifiques américains ont réussi à relancer la circulation sanguine et le fonctionnement pendant quelques heures de cellules dans les organes de certains porcs euthanasiés peu de temps auparavant, selon une étude qui laisse entrevoir une lueur d’espoir pour certaines utilisations médicales mais soulève aussi un certain nombre de questions éthiques, rapporte l’AFP.
Le sang a recommencé à circuler et de nombreuses cellules ont recommencé à fonctionner, y compris dans des organes vitaux comme le cœur, le foie et les reins, dans les six heures.
La mort, un processus réversible ?
Mais cette nouvelle technique soulève certaines questions médicales, éthiques et même philosophiques.
Principale préoccupation
« Au vu de cette étude, de nombreux processus que nous pensions irréversibles ne le seraient en fait plus. Et, selon la définition médicale actuelle de la mort, une personne peut ne pas être vraiment morte avant plusieurs heures », car certains processus se poursuivent au-delà du point où les fonctions corporelles cessent, a ajouté le spécialiste britannique.
Cette découverte pourrait en même temps susciter un large débat sur l’éthique de ces procédures.
D’autant plus que presque tous les porcs ont effectué de forts mouvements de la tête et du cou pendant l’expérience, a révélé Stephen Latham, l’un des auteurs de l’étude. « C’était assez surprenant pour les personnes présentes dans la salle », a-t-il révélé aux journalistes.
L’origine de ces mouvements reste inconnue, mais Stephen Latham a donné des assurances en affirmant qu’à aucun moment une activité électrique n’a été enregistrée dans le cerveau des animaux, excluant ainsi une réactivation des fonctions cognitives.
Ces mouvements de tête constituent toutefois « une préoccupation majeure », estime Benjamin Curtis, car de récentes recherches en neurosciences ont suggéré que « l’expérience consciente peut se poursuivre même lorsque l’activité électrique du cerveau ne peut être mesurée. »
« Il est donc probable que la nouvelle technique ait causé des souffrances chez les porcs et elle pourrait en causer chez les humains si elle était utilisée sur des patients humains », a ajouté le même spécialiste, qui a appelé à davantage de recherches dans ce domaine.