C’est la nuit et nous sortons de la projection de presse du film roumain en compétition ! Bien que j’aie vu ces jours-ci beaucoup d’autres films qui méritent d’être relatés, je les remets à plus tard, afin de donner la priorité, de toute urgence, à « notre » IRM.
Maria Drăguș, Macrina Bârlădeanu, Cristian Mungiu, Judith State, Marin Grigore et Orsolya Moldovan PHOTO EPA-EFE
Le point de départ du scénario (également écrit par Mungiu, avec de nombreuses nuances, palettes et registres, entre « violoncelle » et « découpe de porc », entre tragédie et humour) a probablement été donné par le « fait divers » paru dans les journaux il y a quelques années, à propos de certains habitants qui refusaient d’acheter du pain fabriqué par des « Noirs » et refusaient de les accepter dans leur communauté… « Les accepter ou ne pas les accepter » est le thème même de la séquence la plus provocante du film – le rassemblement du troupeau, un vide multilingue où volent en l’air différents points de vue, de l’ong française venue recenser les ours au médecin qui prévient que « la réponse immunitaire est différente » selon les races… Et comme la spécificité nationale est connue pour être la meilleure voie vers l’universalité, ce film pourrait être très bien compris partout dans le monde. Parce que partout il y a toujours un AUTRE…
Si j’étais producteur (mais je ne le suis pas !), j’obligerais Mungiu à se rapprocher du centre et à faire une comédie politique au sommet… Surtout que nous ne l’avons pas encore. Il serait temps.
« L’IRM montre qu’il est prêt !